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La Femme-baleine

Septembre 2014 / Juin 2016

Avec : Jonathan Auguin, Damien Evrard, Stéphane Juglet, Jocelyne Lediguerher, Laurent Lemaitre, Justine Rome,

Clément Villa et Pascal Vovard

Accompagnés de : Frode Bjornstad, Claudie Douet, Eric Minette, Ariski Lucas et Victoria Horton

Au mois de septembre 2014, le groupe Les Volontiers s’agrandit avec l’arrivée de quatre nouvelles personnes du foyer d’hébergement et de vie de la Maisonneraie de Coulaines. Elles sont accompagnées par Gwenaël Pierre, moniteur éducateur.

Le groupe compte huit personnes âgées de vingt à cinquante cinq ans et de nouvelles énergies, maturités de corps, expériences de vie apparaissent sur le plateau.

Il est choisi collectivement de s’inspirer d'un conte oral La femme-baleine cher à l’un des acteurs des Volontiers depuis son plus jeune âge.

« La femme-baleine » est l'histoire d'un amour impossible entre un prince et une femme qui se transforme en baleine quand le jour arrive. »

Ce conte traverse les thèmes de l’identité, de l’angoisse de la transformation mais aussi la revendication du droit à la différence et à l’amour.

Victoria donne la narration de cette histoire en imaginant un dialogue entre un homme et une femme. Eric Minette, plasticien construit une baleine. Ariski Lucas, musicien, diffuse l’espace sonore.

Des Représentations publiques sont données :

Le 13 juin 2015 dans le cadre des rencontres « Encore Heureux... » à la Fonderie

le 16 juin 2015 lors du Festival Actes au Complexe polyvalent Jean Carmet à Allonnes

25 et 26 juin 2016 à la Fonderie

Texte de présentation des travaux réalisés pour le public invité :

« Nous nous sommes retrouvés en octobre 2014, les bras le long du corps, silencieux.

Par quels chemins allions-nous passer?

​ Et puis Stéphane a apporté ses poèmes d’amour sur des feuilles volantes : « Tes yeux brillent tellement qu'ils reflètent tout l'amour que j'ai pour toi. Je sais que tu m'aimes à la folie, pour le pire et dans la joie ». Justine l'a écouté et elle a dit, elle a chanté : « C'est la classe ! La classe ! »

Et puis Clément a désiré ce conte étrange de la femme-baleine, qui raconte l’amour impossible, et on a fait venir la baleine.

Le plateau s’est transformé en plage et là, là, c’est la mer, on la voit. Clément s’est mis à danser comme il sait le faire et Laurent est monté sur la table, il a lancé ses bras, proféré des ordres, « Debout... assis, toi...toi... couché... » et on s’amuse un peu à lui obéir.

Justine a rejoint Clément dans sa danse et Jonathan a été pris d’une idée subite : il coche ses répliques, avec sérieux. Il va les savoir par cœur.

Jocelyne a jeté au loin devant nous, « Mer, vagues, prenez moi, emportez-moi ». Et Pascal lui répond, « La mer monte et mon cœur se dilate ».

Damien a observé tout ça d’un œil critique. Damien nous a ramenés à la raison : « Vous en voulez de l'amour, c'est quoi l'amour ? L'amour est pour moi un sentiment tout à fait étranger... »

Partager le trac, la joie, la patience pour voir se construire un jeu, un vrai jeu d'acteurs. A la recherche d'une présence.

      C’est quoi, la présence ? C’est quoi, être présent ?

Notre chance à nous les Volontiers aura été de trouver en chacun des autres quelqu'un qui sait l’entendre, c’est-à-dire le guider vers ce qu’il a à faire et à dire.»

Dialogue entre Lui et Elle.

Lui : Soleil rouge qui descends

Elle : Couleur du feu

Lui : Couleur de l’amour

Elle : Beau prince, vois tu la mer ?

Lui : Je te regarde, comme tu es belle !

Lui : il est doux comme un lit

Elle : Regarde la mer

Lui : Elle monte et mon coeur se dilate

Elle : Laisse moi maintenant

Lui : Je t’obéis

Elle : Mer, vagues, prenez-moi, emportez moi.

Lui : Je t’attendrai ce soir sur le sable

Elle : Je reviendrai, je serais belle

Lui : J’ai regardé la mer toute la journée

Elle : Lorsque j’étais partie

Lui : J’ai vu une baleine noire comme la nuit

Elle : Une baleine ?

Lui : Je crois qu’elle me regardait

Elle : Une baleine qui te regardait ?

Lui : Elle jouait dans les vagues

Lui : Vois cette robe

Elle : Comme elle est belle !

Lui : Elle est pour toi.

Elle : Elle est blanche comme le jour

Lui : C’est ta robe de mariée

Elle : Laisse moi maintenant

Lui : Tu reviendras ?

Elle : Tu ne me connais pas

Lui : Je te connais puisque je t’aime

Elle : Mais non !

Lui : Prends cette robe et son voile

Elle : Je les porterai cette nuit

Lui : Tu seras ma femme

Elle : Je serais ta femme jusqu’au matin

Lui : L’aube est blanche comme ta robe

Elle : Je crains l’aube, la mer m’appelle

Lui : Reste avec moi !

Elle : Je dois partir

Lui : Reste avec moi !

Elle : Tu me verras jouer dans les vagues

Lui : Je ne t’oublierai jamais

Rencontre improvisée avec la compagnie BrutaFlor (Juillet 2015)

Témoignages

de Babouillec, autiste sans parole, après une représentation de la Femme-baleine

« C’est l’entrecroisement des matériaux du récit prolongeant un imaginaire, on établit des corps de la rencontre des murmures des âmes.

Cri ornemental de la réalisation d’être quelqu’un quelque part dans le théâtre de cette vision épisodique de l’absurde.

Je regarde avec bonheur et interroge énigmatiquement ma place dans l’échiquier du vivant. »

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